L'observatoire agricole de la biodiversité

L'observatoire propose cinq protocoles d'observation de la biodiversité ordinaire. Les taxons ont été choisis pour leur lien avec l'agriculture : Ces groupes d'espèces rendent des services écosystémiques et leur présence et diversité donnent des indications sur le paysage agricole, la pollinisation ou encore la qualité des sols.

Environ 80% des variétés cultivées en Europe dépendent des insectes pour la production, en termes de rendement et de qualité. Le rôle que joue la pollinisation est donc inestimable. Les abeilles solitaires interviennent de manière complémentaire aux abeilles domestiques. Leur suivi permet de donner des indications sur la qualité des milieux favorables à leur cycle de vie.

Les vers de terre constituent la plus grande biomasse terrestre. Ils participent activement à la fertilité et la structuration des sols : dégradation, fractionnement et brassage de la matière organique, ils favorisent également l'aération du sol et l'infiltration de l'eau et des racines. Leur présence et leur activité sont donc liées aux propriétés physiques et chimiques du sol ; ils sont ainsi de véritables révélateurs de la qualité des sols.

Les carabes sont d'importants prédateurs de ravageurs, ils sont considérés comme auxiliaires de cultures. Liés à la présence de haies et à la couverture du sol, ils donnent également des indications sur les éléments du paysage. Les mollusques, quant à eux, contribuent à la fabrication de l'humus et au maintien de la qualité des sols. Sensibles aux perturbations, ils donnent des informations complémentaires à celles liées aux insectes. L'assemblage d'invertébrés phytophages et prédateurs permet de mettre en évidence l'équilibre de l'écosystème au sein d'une exploitation.

Les papillons font également partie des pollinisateurs au stade adulte tandis que certains sont ravageurs au stade larvaire. La gestion de la végétation influence directement les populations de papillon. Sensibles aux habitats, leur présence et leur diversité dépendent des aménagements présents sur le territoire. La diversité de leur besoin écologique nous permet donc d'avoir des indications sur l'état des milieux à l'échelle du paysage.

Ce nouveau protocole est encore en phase de test. Il a été mis en place dans certaines exploitation en 2019. Il s'appuie sur le protocole point fixe de Vigie-Chiro. Il permet d'enregistrer les ultras-sons émit par les chauves-souris et de connaître leurs activités pendant la période de chasse. En avalant chaque nuit 1/3 de leur poids en insectes, les chauves-souris sont d'excellentes auxiliaires de cultures. Leur mode de vie nécessite une mosaïque de paysages ; leur présence est donc un bon indicateur de la diversité et qualité des paysages.