Quelles sont les actions mises en place pour préserver cette biodiversité ?

Des engagements politiques sont pris pour la préservation de la biodiversité, en milieu agricole ou non. Ces décisions, déclinées à toutes les échelles, cherchent à mettre en place des collaborations entre les différents acteurs de la société. Voici quelques exemples.

A l'échelle internationale

En 1992, les Nations Unies signent la Convention pour la Diversité Biologique. Cette convention a un objectif de conservation de la biodiversité, elle vise également à promouvoir l'utilisation durable de celle-ci et la répartition équitable des bénéfices liés à l'exploitation des ressources génétiques.

A l'échelle européenne

Politique Agricole Commune (PAC)

Dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC), certaines des politiques européennes cherchent à orienter les pratiques vers la transition agro-écologique, au travers par exemple de la mise en place du financement des mesures agro-environnementales, ou prochainement des paiements pour services environnementaux.

Les mesures agro-environnementales et climatiques (ou MAEC) sont des outils pour accompagner les exploitations agricoles dans leur transition agroécologique ou dans le maintien de pratiques vertueuses pour l'environnement mais menacées de disparition. Ces mesures sont mobilisées pour répondre aux enjeux environnementaux rencontrés sur les territoires tels que la préservation de la qualité de l'eau, de la biodiversité, des sols ou de la lutte contre le changement climatique.

Depuis les années 90, la notion de Paiement pour Services Environnementaux (PSE) a fait surface et diffère des MAEC : là où la PAC comblait un manque à gagner des exploitants agricoles avec les MAEC, les PSE permettent de valoriser le travail actif réalisé pour le maintien et la préservation de la biodiversité sur les exploitations.

Il n'existe pas de définition juridique des PSE en Droit français (Labat, 2014). Cependant, avec une approche contractuelle plus directe dans les programmes de conservation et des formes très variées (ex : financement publics, privés ou publics/privés), les PSE sont un outil intéressant pour mobiliser la profession agricole dans la conservation de la biodiversité.

Natura 2000

Construit autour des Directives Oiseaux (1979) et Habitat (1992), le réseau européen Natura 2000 a pour objectif la préservation de la biodiversité (faune et flore) dans les activités humaines sur les territoires identifiés Natura 2000. Chaque état membre devaient désigner d'ici 2000 ces territoires, mais beaucoup ont pris du retard dans ces désignations. En France, le réseau a été validé en 2007 et couvre 1 766 sites, soit près de 13 % du territoire terrestre métropolitain et 11% des zones économiques exclusives métropolitaine (= en mer).

La démarche du réseau Natura 2000 privilégie la recherche collective d'une gestion équilibrée et durable des espaces qui tienne compte des préoccupations économiques et sociales, c'est pourquoi des terres agricoles se trouvent englobées dans ce réseau : 20% du réseau Natura 2000 français concerne les zones agricoles cultivées et 29% des prairies et landes.

Par ailleurs, la France a fait le choix d'une gestion contractuelle et volontaire des sites ce qui a permis aux agriculteurs de contractualiser et donc de rémunérer les agriculteurs qui pratiquent une gestion favorable à la biodiversité dans leurs parcelles (Ex : MAEC).

ComplémentPour en savoir plus sur ces programmes

A l'échelle nationale

Politiquement parlant, l'agriculture est représentée dans les instances nationales en lien avec la biodiversité : la profession agricole siège au Comité National de la Biodiversité ainsi qu'au conseil d'administration de l'Office Française de la Biodiversité et participe aux différents groupes de travail rattachés à ces instances.

D'un point de vue technique, il existe par ailleurs de nombreux programmes nationaux et multi-partenaires portant sur le lien agriculture/biodiversité :

Des plans nationaux d'actions (PNA) thématiques (chiroptères, papillons de jour...) ont été mis en place, rassemblant les différents acteurs (urbanisme, politique, associations, recherche... et acteurs du monde agricole) pour faire collaborer tous les secteurs dans le but de réfléchir à la sauvegarde des taxons étudiés.

Agrifaune : projet rassemblant les acteurs du monde agricole, des chasseurs et de l'OFB autour de la sauvegarde de la petite faune sauvage dans les champs.

Concours Général Agricole Prairies et parcours; Agroforesterie : concours annuel récompensant les éleveurs ayant la biodiversité la plus riche dans leur prairie et les agriculteurs ayant les système agroforestiers les plus intéressant.

De nombreux projets CasDAR, financé par le ministère de l'agriculture, étudie les relations agriculture/biodiversité comme par exemple le projet CasDAR Arena - Auximore qui a pour objectif de trouver des clefs d'anticipation des régulations naturelles en évaluant la régulation naturelle des ravageurs en grandes cultures par les auxiliaires des cultures et en favorisant cette régulations pour limiter le recours aux produits phytosanitaires, et donc réduire les pressions de l'agriculture sur l'environnement.

Des réseaux multi-partenaires ont également été mis en place par le ministère de l'agriculture pour favoriser les échanges entre les différents métiers de l'agriculture. Certains portent sur la biodiversité et son lien avec l'agriculture comme le RMT Biodiversité et agriculture devenu le RMT BioReg ou encore le RMT AgroforesterieS.

Par ailleurs, afin de favoriser les échanges et les réflexions sur les liens entre agriculture et biodiversité, le comité français de l'IUCN a créé en 2008 un groupe de travail “Agriculture et biodiversité”.

A l'échelle régionale

De nombreux projets et partenariats propres à chaque région existent pour travailler le lien agriculture/biodiversité. Il peut s'agir des déclinaisons des projets nationaux cités ci-dessus ou des projets liés aux spécificités du territoire (ex : valorisation du pastoralisme).

Concernant les plans nationaux d'actions, ils sont déclinés localement pour donner plus de pouvoir d'actions aux acteurs locaux. En effet, les mesures décidées à l'échelle nationale doivent être adaptées aux spécificités de chaque région, que ce soit avec des approches écosystémiques, politiques ou culturelles.

Fondamental

Sans agriculture, cette biodiversité disparaît, de même que sans cette biodiversité, l'agriculture est impossible.

Le RMT "Biodiversité et Agriculture" a réalisé en 2019 un dossier-bilan très complet, Hors-série de Culture Agri, téléchargeable ICI

Ce RMT (Réseau Mixte Technologique) a comme objectif général de contribuer au développement et à la promotion de systèmes agricoles respectueux de l'environnement, fondés sur la biodiversité et les régulations naturelles qu'elle favorise, afin de répondre aux principes de l'agro-écologie.

Son site internet

Le RMT Biodiversité et agriculture est devenu le RMT Bioreg.

ComplémentQuelques ressources sur la biodiversité en milieu agricole