Les planches à invertébrés
Pourquoi étudier les invertébrés du sol ?
De nombreux invertébrés vivent à la surface du sol. Plus ou moins appréciés dans les parcelles agricoles en fonction de leur régime alimentaire : herbivores et souvent ravageurs de cultures ou prédateurs de ces derniers et auxiliaires...
LES MOLLUSQUES
Ce sont des éléments importants de l'équilibre écologique puisqu'ils sont des proies pour de nombreux oiseaux et animaux. Ils participent aussi à la décomposition des plantes et des feuilles mortes, contribuant ainsi à la fabrication de l'humus et au maintien de la qualité des sols. Leur régime alimentaire préférentiellement phytophage explique qu'ils soient considérés comme ravageurs de cultures.
L'étude des mollusques (limaces et escargots) offre des informations complémentaires à celle des insectes. Ils vivent plus longtemps (plusieurs années), mais sont beaucoup moins mobiles que les insectes volants, ils réagissent donc différemment aux perturbations. Par exemple, ils sont plus impactés par l'historique des pratiques.
LES CARABES
A l'état adulte mais surtout larvaire, la plupart des carabes sont prédateurs de ravageurs (limaces, pucerons...), ils sont alors considérés comme auxiliaires de cultures.
Ces insectes sont aussi des indicateurs des éléments du paysage car ils sont sensibles à la présence de haie ou à la couverture du sol, par exemple.
Le protocole
Quand : de février à novembre
Durée : compter 15 min à 30 min par passage
Fréquence : 1 passage tous les mois
Matériel : 3 planches de bois de peuplier non traitées et non ajourées de 30 x 50 cm et de 2,5 cm d'épaisseur, 1 appareil photo (facultatif)
Condition d'observation : comptage le matin
Trois relevés espacés de 50 mètres seront effectués par parcelle : un à l'intérieur et deux en bordure (en prenant comme référence un des coins de la parcelle comme sur le schéma, cf carrés noirs). On privilégiera, si possible, deux types de bordures différentes (parmi lisière, haie, bande enherbée, bord de route ou de chemin, fossé ou aucune = autre culture).
Pour effectuer ce suivi, des plaques de bois de 30 x 50 cm seront disposées au sol et laissées en place. Chaque mois, elles seront retournées, et tous les mollusques et carabes présents dessous seront comptés, et si possible identifiés (mollusques – un guide d'identification d'espèces communes est disponible) ou attribués à des classes de tailles (carabes). Les plaques devront ensuite être remises en place jusqu'au mois suivant. Le comptage sera effectué le matin. La présence d'autres invertébrés (fourmis, cloportes, mille-pattes) ou animaux (reptiles, amphibiens, petits mammifères...) est également notée.
Pour en savoir un peu plus sur les invertébrés du sol
Les mollusques
Les escargots et les limaces sont des éléments importants de l'équilibre écologique puisqu'ils sont des proies pour de nombreux oiseaux et animaux.
Ils participent aussi à la décomposition des plantes et des feuilles mortes, contribuant ainsi à la fabrication de l'humus et au maintien de la qualité des sols. Ce sont des espèces hermaphrodites à reproduction croisée. Ils sont surtout actifs la nuit, s'il y a de l'humidité et sont le plus souvent herbivores. Leurs déplacements dépendent du mucus produit par l'épiderme qui doit rester humide.
Il existe plusieurs centaines d'espèces d'escargot en France métropolitaine, la plupart mesurant moins de 5 mm. Les escargots se reproduisent jusqu'à une fois par mois, pondent jusqu'à 100 oeufs et peuvent vivre de 5 à 7 ans. Leur longue durée de vie en fait de bons indicateurs de l'historique de la parcelle.
Les limaces se reproduisent une à deux fois par an, elles pondent environ 500 oeufs par reproduction et vivent environ 1 an.
On peut identifier les escargots en observant différents critères :
- la silhouette de la coquille
- la taille (attention aux juvéniles)
- le sens d'enroulement
- la forme de l'ouverture, avec ou sans ornementation et couleur du péristome
- la présence ou non de sculptures sur la coquille
- la présence ou non d'un ombilic
- la présence ou non de poils sur les coquilles d'individus vivants
Les carabes :
Les Carabes font partie de la famille des Coléoptères. Cette famille regroupe des insectes très diversifiés dont la principale caractéristique commune est la présence d'élytres (« carapace » protégeant la deuxième paire d'ailes : coleo- = étui et -ptère = aile). L'un des exemples les plus connus de Coléoptère est la Coccinelle.
Il existe entre 900 et 1000 espèces de Carabes en France. Leur détermination est très difficile pour les non-spécialistes et nécessite une loupe binoculaire ou un microscope. C'est pourquoi nous travaillons ici sur des classes de taille ou regroupements d'espèces.
Comme tous les insectes, les Coléoptères, et donc les Carabes, ont trois paires de pattes et un corps composé de trois parties : la tête, le thorax (vous pourrez trouver le terme "pronotum" dans le cas des Carabes) et l'abdomen.
Les carabes ont plusieurs caractéristiques qui permettent de les reconnaître : un corps allongé, des élytres striés, des antennes filiformes, des mandibules et un trochanter (excroissance au niveau des pattes arrières).
Quelques tendances issues des données de l'OAB
On peut utiliser les données pour voir l'influence des pratiques sur les communautés d'invertébrés ou les populations des différents taxons suivis. On peut par exemple regarder l'influence du positionnement de la planche ou des conditions d'observations.
Grâce aux données que vous nous envoyez, de belles tendances se dessinent : on peut voir sur ce graphique que la diversité globale d'invertébrés suit un cycle annuel : l'été, lors des fortes chaleurs et de la sécheresse, les invertébrés se cachent et se mettent à l'abri profondément sous terre. Une baisse de diversité est également notée lors des mois les plus froids : en effet le gel dans certaine région est aussi néfaste à ces petits travailleurs du sol. Le printemps et l'automne, avec une pluviométrie suffisante et des températures adéquates, permettent aux invertébrés de profiter pleinement de leurs milieux ! C'est d'ailleurs souvent à ces périodes qu'ils sont le plus actifs : reproduction, ponte... C'est le moment de s'assurer que la prochaine génération prendra le relais !
Favoriser la présence des carabes, selon la Chambre d'agriculture du Nord-Pas de Calais
- Limitation du labour et mise en œuvre de techniques simplifiées de semis. L'objectif est de perturber le moins possible le sol pour préserver les larves de carabes.
- Maintien de couverts végétaux durant les périodes d'intercultures, pour leur fournir une zone de refuge et un terrain de chasse au cœur des parcelles.
- Implantation d'éléments topographiques naturels (bandes enherbées, haies ...) aux abords des parcelles, ou au milieu des grands ilôts culturaux. La présence de ces éléments contribue à protéger les carabes pendant les périodes où les sols ne sont pas couverts. Cela permet également de diversifier les espèces de carabes et de protéger les espèces fragiles.
Complément : Pour aller plus loin
Exemple : Pour l'enseignement agricole
Quelques exemples : aborder les auxiliaires de culture, comprendre la biologie des carabes, comprendre la mise en place d'un protocole standardisé, identifier les mollusques...